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Les chiens d’assistance médicale : ou comment retrouver une sérénité dans l’emploi

Epileptique depuis ses 17 ans, Marie-Lisa Montero occupe le poste d’agent d’accueil Ressources Humaines à la Métropole d’Aix-Marseille-Provence accompagnée par sa chienne d’assistance médicale, Jazz. Elle revient sur ses années de combat pour retrouver une stabilité professionnelle.

Lorsqu’elle se rend chaque matin à la Métropole d’Aix-Marseille-Provence où elle travaille en tant qu’agent d’accueil Ressources Humaines, Marie-Lisa n’est jamais seule : Jazz, sa chienne berger des Shetland, lui emboîte le pas. Portées par leur attachement mutuel, elles forment le parfait duo au quotidien, à la maison comme au travail. Depuis que Marie-Lisa a acheté Jazz 4 ans et demi plus tôt, elle sait que Jazz veille à sa sécurité personnelle : aujourd’hui, pour Marie-Lisa, s’épanouir professionnellement avec un handicap n’est plus une utopie.

 Je ne m’étais jamais posé la question sur l’existence d’un chien d’alerte médicale. Je ne savais même pas que ça existait  , explique Marie-Lisa en baissant les yeux vers sa chienne, sagement couchée à ses pieds. Pourtant aujourd’hui, Jazz est officiellement chienne d’assistance médicale, certifiée par l’association FCAPI ( France Chien d’Assistance Personnalisé & Individualisé)  et détentrice d’une carte justificative qui l’autorise à suivre sa maîtresse sans restriction.  Quand j’ai acheté Jazz après la mort de mon précédent chien, je n’envisageais pas le recours à une assistance quelconque  , poursuit la jeune femme.  Au début, je la trouvais bizarre, perturbée : souvent, elle se collait à moi, me montait dessus ou m’empêchait de faire certaines choses, comme prendre le volant  . Consciente du passé tumultueux de la chienne retournée chez l’éleveur avant ses 1 an, Marie-Lisa a commencé par mettre le comportement de Jazz sur le compte d’un traumatisme, jusqu’à constater une curieuse similitude entre ses agissements et l’arrivée de ses crises d’épilepsie. J  ’ai fait des recherches et j’ai compris que c’était une capacité réelle, reconnue depuis 30 ans dans beaucoup de pays - comme le Canada, les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne - mais seulement depuis 2016 en France  . Lorsqu’elle a fait cette découverte, Marie-Lisa sortait d’un arrêt de travail de 4 ans au cours duquel elle avait perdu son poste et sa confiance en elle :  c’est là qu’a commencé le parcours du combattant  .

Après l’obtention de la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH ), une formation auprès de l’association FCAPI (France Chien d’Assistance Personnalisé & Individualisé), et du Club canin ASLEC, une visite chez un vétérinaire comportementaliste a permis de diagnostiquer le lien d’hyper attachement qui lie Jazz à sa maîtresse. Capable d’anticiper les crises de cette dernière puis de les enrayer en lui léchant la tempe droite, siège de la douleur, la chienne devient rapidement indissociable de Marie-Lisa. Le duo qu’elles forment est plus qu’intégré au sein du service de la Métropole.

Marie-Lisa remercie son employeur et ses collègues pour son intégration – et celle de Jazz – dans un emploi où elle se sent bien et reconnue. La reprise d’une activité après 4 années était un challenge. Pari réussi, grâce à sa volonté et son combat mais également par l’engagement de l’équipe pluridisciplinaire de la Métropole Aix-Marseille-Provence et du collectif de travail.

En dépit de sa belle histoire, Marie-Lisa déplore le vide informatif qui continue de planer autour des chiens d’assistance médicale, emportant notamment cette tendance à ne les considérer qu’en tant que guides d’aveugles. Déterminée, la jeune femme appelle à davantage de médiatisation sur les aptitudes des chiens face à certaines pathologies invisibles mais invalidantes.

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