• Email

Sensibilisation et tutorat : les clés d'une intégration réussie !

Accueillir un apprenti en situation de handicap nécessite un processus d'intégration et d'accompagnement qui doit être anticipé pour être efficace. Recherche de tuteurs volontaires, formation, recrutement, sensibilisation des équipes… Les employeurs des 3 fonctions publiques s'organisent pour accueillir au mieux ces personnels afin de pérenniser leur emploi. Témoignages au sein de trois employeurs publics : la Ville de Colmar, la Région Haute-Normandie et le Centre hospitalier de Besançon.

Apprentis à la Ville de Colmar

La Ville de Colmar s'est fortement impliquée en matière de recrutement de personnes en situation de handicap, par la voie de l'apprentissage. Ayant conventionné avec le FIPHFP en 2012, la collectivité emploie actuellement trois apprentis (deux au service des Espaces verts et un dans les métiers de l'animation).

Le travail partenarial est un gage de succès pour l'intégration des apprentis. La Ville de Colmar a ainsi été accompagnée par le SARAH en matière de recrutement, de suivi, de sensibilisation de l'équipe de travail et d'accompagnement de l'apprenti et de sa famille. «  Chaque situation est différente. L'accompagnement est toujours personnalisé en raison de l'hétérogénéité du public  », indique Cédric Fabre du SARAH 68.

Du côté de l'apprenti, l'intégration sur un nouveau poste, lorsque le handicap survient au cours de la vie, doit, elle aussi, être accompagnée. « Dans un premier temps, il faut encaisser le choc psychologique, se dire : « Toi qui as passé la majeure partie de ton cursus professionnel dans l'industrie de main d'œuvre, tu dois te reconvertir », explique Azdine Guira, apprenti en BP JEPS au sein de la Ville. Ensuite vient la recherche de l'apprentissage et les questions qu'elle pose : 

   

  Comment me situer ? Que dire à l'employeur ? Dois-je parler de mon handicap ? Comment en parler ? Face à un employeur, quand on parle de handicap, on a tendance à voir le visage changer. Personnellement, j'ai entrepris mon démarchage tout seul. Cela a été difficile. J'ai vu autant de portes se fermer que de cheveux blancs pousser… À la Ville de Colmar, (…) cela a fonctionné !   .

Azdine Guira, Apprenti à la Ville de Colmar

La Haute-Normandie, région active en matière d'apprentissage

Depuis 2010, le conseil régional de Haute Normandie recrute chaque année cinq apprentis en situation de handicap sur des postes de maintenance des bâtiments, de restauration ou encore de secrétariat.

Le conseil régional possédant la compétence Formation professionnelle, le recours à l'apprentissage, en interne, s'est fait facilement.  Si le parcours professionnel de nos apprentis en situation de handicap se déroule en général bien depuis 4 ans, je pense que cela est dû à 2 aspects primordiaux : l'appui du GIP FEPH qui chapeaute le dispositif de soutien à l'alternance et la formation des tuteurs. L'axe primordial pour qu'un apprentissage fonctionne repose sur le travail du chargé de suivi d'apprentissage du GIP FEPH. Il fait le lien entre l'employeur, la famille, le tuteur. Il nous fait remonter les besoins des uns et des autre.

Sabrina Tetta, Responsable du service Relations sociales / Hygiène Sécurité

Le rôle du tuteur est, lui-aussi, déterminant. Volontaire, le tuteur est formé pour accompagner au mieux l'apprenti. Thierry Otero accompagne Simon, agent polyvalent de restauration, en apprentissage au conseil régional de Haute-Normandie et autiste : «  J'ai repris le titre de tuteur de Simon à la suite d'un collègue et ai suivi la formation. Cela n'a pas été simple pour Simon de changer de tuteur. Il a fallu que je m'impose petit à petit. Cela a mis six mois  … » Au quotidien, le handicap de Simon nécessite des tâches précises qui le rassurent. « Lorsqu'il arrive le matin, il sait ce qu'il a à faire », explique Thierry Otero, « Mais, pour ne pas rentrer dans la routine, nous essayons de le former sur de nouvelles missions ».

Recrutement et suivi des apprentis au cœur des préoccupations du CHRU de Besançon

Le Centre hospitalier régional universitaire (CHRU ) de Besançon a récemment engagé une politique de recrutement d'apprentis en situation de handicap. Dans la convention qui le lie au FIPHFP depuis septembre 2012, l'hôpital prévoyait le recrutement de 3 apprentis dans les domaines de la restauration, de l'informatique et du secrétariat médical. « P our le moment, c'est tout nouveau. Nous n'avons pas beaucoup de recul sur les résultats, mais nous souhaitons intensifier cette politique. L'apprentissage est vraiment l'un des axes forts de la politique handicap de l'hôpital  », explique Géraldine Notter Pierre, référente Handicap à la Direction des Ressources Humaines du CHRU de Besançon.

Un apprenti est déjà en poste dans le service Informatique. En formation de Bac pro Informatique, il a candidaté spontanément et a intégré le CHRU en septembre 2013. Nous veillons à l'encadrer et l'intégrer du mieux que nous pouvons. Il est accompagné par un tuteur volontaire et un suivi régulier au niveau de la Direction des Ressources Humaines est prévu. «  Il sait aussi que nous essaierons de le recruter sur un poste relevant de son niveau de qualification à la fin de son apprentissage  ».

Pour les métiers de la restauration, le recrutement d'un apprenti cuisinier a été lancé, mais s'est révélé infructueux.

Malgré le travail mené avec Cap emploi, nous avons reçu peu de candidatures : 3 seulement. A l'issue des entretiens, nous n'avons pu retenir aucun des profils, soit en raison de restrictions médicales incompatibles avec le poste, soit de profils trop éloignés du métier de restauration. Nous allons donc attendre la rentrée 2014 et nous orienter vers un profil de poste d'agent polyvalent de restauration et non plus de cuisinier.

Géraldine Notter Pierre, référente Handicap à la Direction des Ressources Humaines du CHRU de Besançon

Concernant les postes en secrétariat médical, le CHRU travaille avec le SOSIM pour mettre en place, à la rentrée 2014, 3 contrats d'apprentissage dont la formation sera assurée par le SOSIM et la pré-sélection sera réalisée en collaboration avec notre service et ce prestataire.

Nous travaillons d'ores et déjà à la recherche de tuteurs pour accompagner ces futurs apprentis. Nous avons déjà quelques volontaires, mais devons faire face à des réticences des personnels : manque de temps, crainte de ne pas savoir faire, difficulté à appréhender le handicap… Un important travail de sensibilisation est mené.  Dans la recherche de tuteur, comme dans l'intégration, la communication est primordiale. Il faut que l'apprenti puisse exprimer son ressenti, ce que l'on peut améliorer. Il faut l'accompagner et aller à sa rencontre régulièrement.

Géraldine Notter Pierre, référente Handicap à la Direction des Ressources Humaines du CHRU de Besançon

< < Revenir à la liste des dossiers experts