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Regards croisés d’un primo-conventionné et d’un employeur multirécidiviste !

Les typologies d’employeurs ayant signé une convention avec le FIPHFP sont multiples. Des petits nouveaux qui viennent de conventionner pour la 1ère fois avec le Fonds aux employeurs historiques qui ont renouvelé quatre ou cinq fois leur convention, les problématiques sont différentes, mais le discours est le même : une convention avec le FIPHFP permet de structurer et de développer sa politique handicap.

Regards croisés entre une primo-convention, celle du Groupe Hospitalier de la Région Mulhouse Sud-Alsace, et un employeur qui fête le 10e anniversaire de cette dernière, le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation

Primo-convention, un outil pour structurer sa politique Handicap : l’exemple du Groupe Hospitalier de la Région Mulhouse Sud-Alsace

Le Groupe Hospitalier de la Région Mulhouse Sud-Alsace (GHRMSA ) intervenant dans un souci de bonne gestion des situations de handicap de ses agents, à travers une prise en charge technique et administrative, n’avait toutefois pas développé de politique structurée. L’établissement, atteignant un taux d’emploi légal de 6,79%, réfléchissait, depuis 2019, à la mise en place d’une convention avec le FIPHFP afin d’avoir une approche autour d’axes stratégiques. La 1ère convention entre le GHRMSA et le FIPHFP est ainsi entrée en vigueur le 1er janvier 2021, après cinq mois de travail, en pleine période Covid.

Cette convention se décline autour de trois axes qui répondent à des problématiques préexistantes au sein de l’établissement :

  1. Asseoir une gouvernance spécifique et améliorer les organisations autour de la question du handicap grâce à la mise en place d’un comité de pilotage qui contrôle notamment l’utilisation des fonds, la définition d’objectifs stratégiques, ainsi que la mise en place d’un comité technique pour définir les besoins et actions opérationnels, la formation des tuteurs, une communication plus actuelle en interne et vers l’extérieur…
  2. Répondre à un enjeu d’attractivité sur certains métiers en tension, notamment des métiers du soin tels qu’infirmier.e.s, manipulateurs.trices radio, agents de régulation médicale, kinésithérapeutes. Une approche spécifique et ambitieuse qu’explique Bénédicte Deguille, DRH en charge de la politique sociale au sein du groupe hospitalier : « Plutôt que de concevoir le handicap comme une difficulté, nous avons souhaité être inventif et voir en quoi une situation de handicap peut être une force et répondre à nos difficultés de recrutement. Un travail est en cours de construction sur certaines filières, avec certaines écoles ou instituts de formation. Cette action s’est déjà concrétisée avec le recrutement d’un premier kinésithérapeute avec une déficience visuelle en mars dernier. Cette expérience réussie nous guide à renforcer le projet d’accueil de stagiaires issus d’institut de formation de kinésithérapeutes malvoyants, dont l’enseignement est reconnu.
    Dans un proche avenir, nous souhaitons travailler en synergie avec le centre de réadaptation situé à Mulhouse afin de développer de manière plus structurée l’accueil de stagiaires en nombre plus conséquent notamment sur les métiers du soin ».
  3. Développer une politique de maintien dans l’emploi. Un certain nombre de personnels du groupe hospitaliser connaissent une situation de handicap en raison d’une usure professionnelle, les aides soignant.e.s notamment, ou au détour d’accidents de la vie. L’établissement a souhaité être plus performant pour adapter leurs postes de travail afin de les maintenir dans un emploi qui puisse leur convenir. Il a également mis en place un dispositif de soutien et d’accompagnement dans le cadre de situation de reconversion. Il s’agit d’aider les agents de faire le deuil de leur ancien métier et de prendre conscience leur potentiel pour permette une reconversion réussie.

L’appui du FIPHFP a été important dans la mise en place de cette convention, ce que souligne Bénédicte Deguille : « Nous avons eu beaucoup de discussions avec Mme Gouzy, Directrice territoriale handicap du FIPHFP en Grand Est. Elle nous a soutenu dans notre volonté d’aller vers un 1er conventionnement ambitieux, mais également en nous conseillant de maintenir notre cap dans le respect de nos spécificités. Nous avons également bénéficié de l’appui d’un consultant, financé par le FIPHFP , pour nous accompagner. De plus, nos services étaient en lien avec un référent Convention du FIPHFP , notamment dans la dernière ligne droite, ce qui a été particulièrement précieux. Car l’exercice est exigeant !  ».

Pour la DRH du Groupe Hospitalier de la Région Mulhouse Sud-Alsace, cette convention a permis de structurer la politique handicap de l’établissement et d’aller plus loin dans les actions entreprises : « Pour cette 1ère convention, nous avons réfléchi à une politique handicap qui réponde aux enjeux propres de notre établissement. Ce conventionnement avec le FIPHFP nous donne à la fois un élan financier intéressante et une ouverture du champ des possibles pour les actions à mener .

S’il fallait donner un conseil aux employeurs souhaitant conventionner avec le FIPHFP, je leur dirais ceci : Restez conforme aux besoins de votre établissement. La convention avec le FIPHFP est avant tout une traduction opérationnelle de la politique que souhaite conduire l’établissement. Le contexte, les enjeux, les organisations sont propres à chacun. ».

Le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation fête dix ans de conventionnement avec le FIPHFP

La 1ère convention entre le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et le FIPHFP date de 2011. Christophe Conan, correspondant handicap ministériel, était déjà en poste à l’époque et convaincu de l’intérêt des aides et de l’accompagnement du FIPHFP . Il se rappelle : « Il n’a pas été simple de mettre en place cette 1ère convention. Nous partions de zéro. Il a fallu du temps et l’aide du FIPHFP , en la personne de Philippe Nicolle, directeur adjoint du Fonds à l’époque. Cette 1ère convention était très axée sur le maintien dans l’emploi et les aménagements de poste  ».

Actuellement le Ministère, qui compte environ 30 000 agents dont plus de la moitié en lycée agricole ou établissements privés sous contrat, vit sa 4e convention. Sa politique Handicap et le contenu même des actions mises en œuvre ont changé, comme le souligne Christophe Conan : « Nous avons évolué vers plus de professionnalisation et une ouverture du champ des possibles. Le FIPHFP est un partenaire exigeant qui demande que l’on investigue tous les volets d’une politique handicap. Les besoins et les objectifs du Ministère ont, eux aussi, évolué. Au début, ils ne portaient pas sur un champ aussi large que ceux du FIPHFP. Aujourd’hui nous intervenons de façon plus transversale.

Parmi les actions qui ont été développées, je pense notamment à l’amélioration du dialogue social avec la création d’un groupe de travail sur le suivi de la convention avec les organisations syndicales. Nous avons également amélioré notre accompagnement. Avant la convention, il fallait entre 6 et 9 mois pour répondre aux demandes des agents en matière de prise en charge de certains équipements ou aménagements. Aujourd’hui, l’agent ou l’établissement sont remboursés dans les 15 jours suivants la demande ».

Actuellement, dans le cadre de sa 4e convention, le Ministère structure sa politique handicap autour de 4 axes stratégiques :

  • Maintien dans l’emploi : Favoriser le maintien dans l’emploi des agents en situation de handicap, notamment dans l’enseignement agricole.
  • Recrutement : Favoriser le recrutement, notamment le recrutement des apprentis en situation de handicap. Le Ministère travaille sur ce volet en lien étroit avec Pôle Emploi, en région pour garantir des recrutements de proximité.
  • Promotion juste des agents en situation de handicap au sein du Ministère : Veiller au juste déroulement de carrière des agents en situation handicap.
  •  : Engager la communauté de travail sur les questions du handicap.

La question du déploiement de la politique handicap du Ministère dans les territoires est aujourd’hui un véritable enjeu dans un contexte de restructuration au sein des services de l’Etat. Le Ministère a ainsi développé un réseau des ambassadeurs Handicap et Compétences composé d’agents sur le terrain, dans les établissements. Ces derniers sont présents aux côtés des agents et sont capables d’identifier les interlocuteurs compétents pour bien orienter les personnes. Leurs missions sont adaptées à chaque établissement, en fonction des besoins.

Le travail mené avec le FIPHFP est payant et Christophe Conan se félicite de l’accompagnement qui lui a été proposé : « Je suis en relation régulière avec Nathalie Dross, qui est en charge des employeurs nationaux au FIPHFP . Même si, depuis 11 ans, je maîtrise certains aspects, il est important d’avoir une interlocutrice réactive quand on a des doutes. D’autant plus que le FIPHFP s’adapte aux évolutions réglementaires et fait évoluer ses offres. Je souhaite une longue vie au FIPHFP . Nous, employeurs publics, avons besoin de son appui et sa volonté permanente d’améliorer le système.

Aux employeurs publics qui hésitent encore à conventionner, je donnerais comme argument complémentaire celui du réseau des correspondants handicap des employeurs sous convention. Il permet de se rassurer, d’aller plus vite et de s’enrichir du fonctionnement des autres institutions pour trouver des solutions ».

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